Poudre et peaux 2020

Par Pascale RENAUDET, le 5 février 2020

POUDRE, PEAUX ET RAQUETTES 2020                                                                

Samedi. Combes de la Rama.

Rendez-vous au col du Festre : nous sommes 11 ce matin – 9 de Valence, 2 de Montélimar. Les conditions nivo-météo sont médiocres : pluie à 13 h, risque marqué d’avalanche. Le but du jour est donc l’exploration des combes de la Rama : pentes modérées, repli facile.
Il fait doux, peu de vent. À l’est et à l’ouest, des effets de soleil et de nuées sur les sommets, très jolis. Mais à l’horizon sud, un mur noir qui confirme le bulletin météo.
Direction la cabane de la Rama (1572 m), en évitant un tracé direct pour le plaisir de descendre en pente raide sur la cabane. La neige est mauvaise, ne porte pas, et personne ne reste sur la trace.  
À la cabane, on voit la première combe : visiblement, on peut y cheminer sans risque. Le ciel s’est bien couvert. Compte tenu de la pluie annoncée, on va commencer par cette combe. Montée le long des pentes, sous une barre dégarnie de neige. Sur les flancs raides, plus haut, orientés à l’est, des coulées de la veille. On arrive vers 1750 m, il est 10 h 30.  La lumière est revenue, le soleil alterne avec le brouillard sur le haut de la combe. C’est très beau. Du coup, on a bien envie de continuer, aller au col, voir si on pourrait redescendre sur l’autre combe… La sagesse s’impose, on tourne le dos à la tentation, on rentre à la cabane.
Pique-nique sur les escaliers et le balcon, à l’abri du vent qui a forci. Le ciel est maintenant gris intégral.
Comme on rechausse, vers midi, les premières gouttes arrivent. Traversée sous le Touret, toujours cette neige pourrie. La pluie s’installe. Débouché sur la combe menant à la tête de Pré Galoche. De là, on pourrait repasser sur notre première combe. Mais bon, ce sera une autre fois. Retour par Raboutou, zigzag entre les barres, on aboutit dans les prairies de Coutières. Les têtes se penchent, les habits se trempent, plus un mot...
Nous finissons  par retrouver les voitures et l’auberge du col, nous y installons, buvons, et causons de nouveau, débrief.

Départ pour La Jarjatte. La neige est bien râpée à Lus. Installation au gîte, change, douche, apéritif (cette année, très bien, on en a eu pour notre soif), repas (spagh’bolo). L’ambiance est très sympa. C’est l’occasion pour certains de revoir d’autres skieurs ou raquetteurs et d’échanger sur les activités passées ou les futurs projets. Après le repas, André Souvignet distribue un autocollant« data avalanches » et le commente avec Yves Gaillard : bonne révision des fondamentaux !

Dimanche. Col de la Croix et Montagne de Paille.
La pluie est annoncée pour midi : le projet est de cheminer sur la crête menant à Pointe Feuillette, à partir du Col de la Croix, jusqu’à la montagne de Paille. Départ 8 h ; nous sommes 12 ce jour. Raquettes sur le sac, on remonte le vallon du Buëch : plus d’herbe que de neige !
Le petit groupe, raquettes sur le sac, quitte le vallon, sentier raide vers le col, alternant feuilles, cailloux et terre. Au col (1497 m, 9 h 30), revoilà les névés. Mais voilà aussi, très en avance, le vent et la pluie ! L’horizon nord est noir et gris – grands rideaux d’eau entre les sommets. Cela impose de limiter le trajet : pas le temps d’aller à la montagne de Paille, on se contentera du sub-sommet le plus proche, 1679 m. Montée sans raquette, le vent a soufflé la neige sur l’herbe. Mais la crête, jusqu’à Pointe Feuillette, est bien assez blanche : ça aurait passé ! Tour d’horizon : la Tête du Lauzon, le Rocher Rond, ont disparu… les Aiguilles ne sont que des fantômes…
Bon, on rentre ??  Comme un fait exprès, le vent tombe, la pluie s’arrête au moment où on revient au col… allez, on repart vers la Paille !? Mais non, le groupe s’est rallié à l’opinion la plus sage, on se replie.
Nous ne sommes  même pas les premiers au gîte : les skieurs ont eu vite fait de monter et descendre du Col des Aiguilles.

Pique-nique au sec, derniers papotages. On se quitte, mais ce n’est qu’un au-revoir : il y aura bien un Poudre et Peau avec de la neige et sans pluie, en 2021 !

Denis Hyenne